Isoler sa maison est bien souvent une démarche motivée par les économies qui découlent de cet acte.
En effet, une bonne isolation se traduit concrètement par une facture de chauffage amoindrie, en quelque sorte un geste pour son porte-monnaie mais aussi pour l’environnement. Moins de chauffage signifie moins de CO2 rejeté dans l’atmosphère et pour pousser la logique jusqu’au bout, certains, soucieux de leur santé et de la préservation de la planète, se mettront même en quête d’un isolant le plus propre possible. Et ça tombe bien puisque c’est l’optique que nous défendons.
Mais comment déterminer quel matériau est plus écologique qu’un autre ? Lequel se révèle être un véritable rempart contre le froid, le chaud et le bruit ?
Car isoler sa maison c’est la protéger de ces trois assauts. Il est bien souvent difficile pour le novice en la matière de se faire sa propre idée à la lecture des fiches techniques des différents isolants. L’information à ce sujet est aujourd’hui disponible à profusion, les explications elles le sont beaucoup moins et la désinformation est grande.
Il est donc essentiel d’expliquer comment sont calculés les différents indices communément utilisés pour comparer les isolants entre eux, mais aussi de définir le vocabulaire spécifique au secteur afin que tout un chacun puisse comprendre par lui-même les avantages et inconvénients de chaque isolant. Car dans la jungle des arguments des vendeurs c’est à chacun d’entre nous de discerner qu’elle va être la solution la mieux adaptée à son chez-soi, quel professionnel sera le plus digne de confiance pour ce travail.
S’il existe des isolants mieux que d’autres il n’y en a pas un à privilégier par-dessus tous les autres. Les critères varieront en fonction de votre maison, mais aussi du climat de votre région. Certains matériaux très isolants le sont beaucoup moins en milieu humide par exemple, et inversement.
Car vous le découvrirez à la lecture des fiches techniques que nous proposons sur différents isolants, un bon isolant n’est pas uniquement un matériau protégeant du froid et du chaud. Un bon isolant doit aussi participer au confort de votre intérieur, à le rendre plus sain ! Un isolant qui calfeutre une maison sans filtrer l’humidité se révèlera une grande source d’inconfort pour ses occupants. Le bon choix se portera sur un isolant protégeant efficacement votre intérieur du chaud, du froid, du bruit mais aussi permettant une régulation naturelle de l’humidité. Un intérieur sain et avant tout un intérieur qui « respire ».
Comme tout le monde n’est pas technicien ni latiniste nous vous proposons des définitions et explications simples d’indices et de termes utilisés pour décrire et comparer les différents isolants.
Mini glossaire de l’isolation : les termes techniques courants
ACV : Analyse du Cycle de Vie, c’est un ensemble de procédés certifiés ISO permettant le calcul comme pour l’énergie grise de l’impact environnemental du cycle de vie complet d’un produit ou service. L’ACV est un ensemble d’études globales et très poussées.
Bilan carbone : C’est une marque déposée par l’ADEME, il s’agit d’une méthode de calcul afin de quantifier les émissions de gaz à effet de serre de notre pays, mais aussi d’un secteur, d’un individu, d’une activité ou celles générés par la production d’un produit donné.
Energie grise : Ce concept correspond à la totalité des énergies nécessaires au cycle de vie d’un produit. Le calcule incorpore l’énergie consommée lors de la conception du produit, l’extraction des matières premières, leur transformations, des différentes étapes de transport, la commercialisation, l’usage et enfin le recyclage dudit produit.
L’indice s’exprimant l’énergie grise se donne en MWh/m3. Plus l’indice est faible plus l’impact sur l’environnement du produit mesuré est faible. A titre d’exemple le béton armé à une énergie grise de 1.85 MWh/m3 alors que celle du bois varie entre 0,1 à 0,6 MWh/m3.
Fongicide /antifongique : Deux termes pour qualifier un matériau naturellement résistant aux moisissures & champigons, ou le plus souvent pour parler d’un produit, d’un traitement anti moisissures.
Hydrophobe : Qui ne mouille pas. Une surface hydrophobe est une surface sur laquelle les molécules d’eau ne s’accrochent pas. Plus qu’imperméable le terme hydrophone ne laisse pas passer l’eau mais en plus il l’empêche de stagner dessus.
Hydrofuge : Qui protège de l’humidité, de l’eau. C’est un synonyme de « imperméable »
Hygrométrie : C’est la mesure d’humidité dans l’air. L’adjectif hygrométrique se rapporte donc à l’humidité de l’air.
Hygroscopique : Qui a la faculté d’absorber l’humidité.
Ignifuge : Se dit des matériaux résistant au feu ou du traitement leur conférant cette qualité.
Imputrescible : Il s’agit là du contraire de putrescible. Ce terme s’applique à tout ce qui ne pourrit pas.
Indice de conductivité thermique : Cet indicateur calcul la capacité d’un matériau à transmettre la chaleur. Plus un matériau est bon conducteur moins il sera un bon isolant. Donc plus l’indice de conductivité thermique sera bas plus le matériau sera un bon isolant. L’indice de conductivité thermique s’exprime en W/m²K ou en lambda (λ), peu importe comme il est indiqué dans les deux cas plus le chiffre est bas plus le matériau est bon isolant. Sans forcément tout comprendre de ce calcul, comparer les différents indices entre eux vous permettrons d’en savoir un peu plus sur les capacités isolante de tel ou tel matériau.
Inertie thermique : C’est la capacité d’un matériau à emmagasiner de l’énergie calorifique (de la chaleur) et de la restituer dans un laps de temps plus ou moins long. Lorsqu’on dit d’un matériau qu’il a une forte inertie thermique cela signifie qu’il est capable de garder une grande quantité de chaleur venant de l’extérieur avant de le restituer à l’intérieur.
Pont thermique : On entend par là toute zone où deux zones thermiques se rencontrent. Pour illustrer ces propos on peut dire que les ponts thermiques d’un mur par exemple correspondent aux endroits ou le froid passe en hiver et le chaud en été. Le point de jonction entre deux parois est une zone favorable aux ponts thermiques, le point de contact entre les carreaux d’une fenêtre et le cadre de la fenêtre, un isolant moins dense par endroit peuvent également en laisser se former. Pour lutter contre les déperditions de chaleur et optimiser votre isolation il est important d’éliminer tant que possible ces ponts thermiques.
Putrescible : On utilise se terme pour désigner tout ce qui pourrit, se décompose.
Temps de déphasage : Le temps de déphasage est un concept lié à l’inertie thermique. Il s’agit du laps de temps durant lequel le matériau stocke la chaleur. Par exemple si le temps de déphasage thermique d’un panneau de liège est de 13 heures cela revient à dire que le panneau de liège restituera à l’intérieur de la maison la chaleur du dehors 13 heures après l’avoir emmagasiné. Continuant cet exemple, le panneau de liège restitue la nuit la chaleur du jour et le jour la fraîcheur de la nuit.
Les différents matériaux écologiques pour isoler sa maison :
La laine de bois / le panneau à particules de bois
C’est l’isolant qui utilise le matériau écologique par excellence : le bois !
Utilisé depuis très longtemps pour isoler les bâtiments construits dans les régions aux climats les plus extrêmes, le bois a depuis bien longtemps montré ses très grandes qualités en tant qu’isolant thermique.
En fonction de la densité du produit isolant, on distingue trois catégories d’isolants à base de bois, les panneaux rigides, les panneaux semi-rigides et la laine de bois présentée sous-forme d’un matelas ultra flexible.
Le panneau rigide à forte densité.
C’est la version la plus isolante, mais sa rigidité le cantonne à isoler les toitures ou les murs, placé à l’extérieur de ces derniers. On parle alors de coffrage qui peut aussi bien être enduit de crépi (adapté au bois) si les codes urbanistiques de votre ville n’autorisent pas le bois brut.
Le panneau semi-rigide à densité moyenne.
Elastique et malléable, il s’adapte à toutes les surfaces et sa pose est beaucoup plus aisée que celle des panneaux rigides. Contrairement à ces derniers il est placé à l’intérieur des murs et se love parfaitement sous les pentes et combles.
Les isolants à base de fibre de bois sont tous réalisés à partir de copeaux d’arbres résineux, le plus souvent de sapins. La laine de bois est obtenue suite au défibrage des copeaux de bois. De l’eau est ajouté à cette laine transformant ainsi la matière en une sorte de pâte qui sera ensuite découpée, séchée afin d’obtenir des panneaux de divers densité, forme et dimension. Certains fabricants ajouteront une légère dose de colle, d’autres 100 pourcent bio se contenteront d’exploiter la lignine, le liant naturel présent dans le bois. Un traitement au sel de bore ou à l’ammonium polyphosphate suffit pour rendre notre isolant ignifuge et résistant à la moisissure et aux insectes.
Les panneaux isolants peuvent donc être composés de bois uniquement. Seule la laine de bois utilisée sous forme de matelas souple doit être mélangée à des fibres textiles (coton ou maïs le plus souvent) afin d’obtenir plus de souplesse. Mais avis à tous ceux qui souhaitent un isolant entièrement naturel, beaucoup de fabricants ajoutent des fibres de polyester, de polyuréthane, de polyoléfine. N’hésitez pas à vérifier vous-même la fiche produit !
Pour résumer, voyons ci-dessous les nombreux avantages de l’isolation à base de fibre de bois :
- Il s’agit d’un des matériaux les plus isolants, tant contre le froid que le chaud
- Il fait preuve d’une très grande inertie thermique.
- Son coefficient de conductivité thermique est des plus faibles (jusqu’à 0.038). C’est-à-dire que c’est un des matériaux qui laisse la chaleur de l’intérieur s’échapper le plus lentement.
- Et inversement, il fait montre de très grandes capacités d’accumulation de chaleur. En été, la chaleur du jour est transmise à l’intérieur avec un différé d’environ 10 heures, ce qui a pour effet de limiter les températures extrêmes.
- Un autre gros avantage est sa qualité de régulateur hygrométrique. La fibre de bois diffuse la vapeur d’eau et régule l’humidité, contribuant ainsi à un intérieur plus sain et confortable.
- C’est un excellent isolant acoustique.
- Il se pose facilement, se découpe simplement et ne dégage aucune substance irritante.
- Il est également très résistant au feu
- Il est entièrement recyclable.
Seules deux petites mises en gardes sont à signaler concernant ce produit :
Il faut aussi savoir que, comme toute matière végétale, ses capacités isolantes varient en fonction de l’hygrométrie. Une atmosphère très chargés en humidité atténuera ses performances. Aussi, il est essentiel lors de la mise en œuvre de ce matériau d’éliminer toute humidité. En effet, toute humidité prisonnière entre la paroi et les panneaux en fibre de bois endommagera l’isolation et pourra même à plus long terme s’attaquer au bâtiment lui-même.
Globalement il ressort que l’isolation à base de fibre de bois est l’une des plus performantes mais aussi l’une des plus saines et des plus écologiques .
La laine de chanvre, le panneau de fibres de chanvre
Un peu d’histoire :Accompagnant l’Homme depuis le néolithique, le chanvre est une plante qui s’est révélée utile pour un très large éventail d’activités humaines. Sans remonter si loin il vous suffit de prendre n’importe quel roman ou livre d’Histoire consacré au Moyen-Age pour vous apercevoir qu’à cette époque tout foyer possédait sa petite culture de chanvre pour les besoins de la vie quotidienne. Le chanvre était alors utilisé pour la fabrication de savon, de colle, son huile servait à l’éclairage et même dans certaines régions ses graines se dégustaient. Avec la fibre de chanvre on confectionnait tout un tas de cordages, de tissus et de voilages, notamment pour la marine qui appréciait la grande résistance du chanvre ainsi que sa tenue exceptionnelle en milieu humide. Le chanvre a donc été pendant longtemps omniprésent dans la vie de tous les jours.
Une extraordinaire plante multi-usages
Ce n’est qu’au XXème siècle que le chanvre a connu un fort recul en occident, jeté aux oubliettes par les gouvernements bien-pensants qui craignaient ses effets psychotropes. De nos jours il refait surface dans la pharmacologie, la cosmétique et surtout depuis 25 ans dans la construction, poussé par la mouvance écologique. Dans le bâtiment il se décline sous différents visages, bloc de chanvre, béton de chanvre ou laine de chanvre on le retrouve désormais dans nos murs soit dans leur constitution même, soit en tant qu’isolant.
On trouvera l’isolant à base de chanvre sous trois formes possibles, en panneaux semi-rigides, en laine de chanvre (sous formes de rouleaux matelassés) ou encore en vrac. Dans tous les cas le produit isolant se fabrique à partir de la chènevotte, la tige de la plante moins son écorce. Nous rassurons donc tout de go les parents d’adolescents en crise, la laine de chanvre ne se fume pas !
Mais voyons donc maintenant en détails les vertus de la laine de chanvre :
- C’est un isolant thermique très performant. Son indice de conductivité thermique se situe entre 0.039 et 0.45W/mK. Un très bon score qui signifie que ce type d’isolant est un excellent rempart contre le chaud et le froid
- Elle est très aérée ce qui en fait un excellent isolant phonique. L’air entre les fibres de chanvre amortie de manière très efficace les bruits.
- Comme nous l’avons expliqué plus haut, le chanvre est surtout très résistant à l’humidité. La laine de chanvre est totalement imputrescible, ce qui en fait l’isolant parfait des pièces humides comme la salle de bain, des piscines intérieures ou bien encore dans celles où on produit de la vapeur d’eau comme la cuisine.
- Non seulement la laine de chanvre résiste à l’eau mais en plus elle est un excellent régulateur d’humidité, contribuant ainsi grandement au confort de votre intérieur. La maison « respire ».
- C’est un répulsif naturel contre les insectes, rongeurs et toutes sortes de nuisibles. Nul besoin de traitement additionnel, la laine de chanvre ne contenant pas d’albumine elle n’intéresse pas les nuisibles.
- C’est un matériau ultraléger, on peut donc le poser partout il ne risque en aucun cas d’endommager la structure.
- Bien que léger sa résistance mécanique est exceptionnel, l’isolant à base de chanvre ne se tasse pas et passe les années sans aucun problème !
- Sa mise en œuvre est facilitée par son faible poids, mais nous relevons surtout le fait qu’elle n’irrite pas, qu’elle est totalement sans danger pour ceux qui la travaillent. Aucun composant volatile. 100% naturelle on peut même la manier à mains nues et sans masque de protection !
- Le bilan carbone du chanvre est neutre et c’est une ressource entièrement renouvelable ! Le chanvre pousse partout, son cycle de production est très court. Il est extrêmement résistant rendant les pesticides et autres traitements inutiles à sa culture.
Et maintenant examinons ce qui peut faire obstacle à la laine de chanvre :
- La laine de chanvre est rêche, bien que sa mise en œuvre soit très facile il est par contre moins aisé de la couper.
- Pour obtenir un matelas souple certains fabricants ajoutent au chanvre jusqu’à 25% de polyester. Dans ce cas de figure on ne peut plus vraiment parler de matériau vert bien que ces derniers fabricants mettront sans culpabilité en avant l’argument écologique. Si le fabricant a eu besoin de recourir à un autre matériau pour lier les fibres de chanvre, nous vous conseillons donc de privilégier ceux qui utilisent des produits entièrement naturels comme la laine de mouton par exemple.
- Est utilisé pour l’élaboration de la laine de chanvre la chènevotte (la tige de la plante) et non les feuilles. La chènevotte est naturellement ininflammable mais s’agissant d’un végétal certains fabricants la traitent au sel de bore par mesure de précaution.
- Son prix reste encore assez élevé, mais cette information ne doit pas vous rebuter pour autant. La filière se développe, les prix baisses et en temps de crise comme aujourd’hui il est toujours possible d’ouvrir les négociations.
Le saviez-vous ?
La France est de deuxième plus gros producteur mondiale de chanvre après la Chine, soit 15% de la production mondiale ! Isoler sa maison avec de la laine de chanvre c’est aussi valoriser une filière locale, un produit qui se transforme à souhait et qui s’utilise pour une ribambelle d’usages.
La laine de mouton
Depuis la préhistoire les hommes se sont servis des fourrures et laines pour se protéger des assauts du climat, d’abord pour se vêtir et ensuite pour isoler leur logis. Aujourd’hui encore, les mongoles utilisent de la laine de mouton pour isoler leurs yourtes et faire face à l’extrême rudesse des hivers du désert de Gobi !
La laine de mouton très efficace en tant qu’isolant thermique et phonique fait actuellement un retour en force dans nos maisons. Ce matériau sain et naturel est très apprécié tant pour l’isolation des maisons neuves bioclimatiques que pour l’isolation du bâti ancien.
Nous n’avons pas eu besoin d’attendre les résultats d’études polytechniciennes pour se rendre compte des capacités isolantes de la laine de mouton. Les plus frileux le savent bien, dès l’arrivée des premiers frimas de l’automne rien de tel qu’un bon vieux pull en laine de mouton pour se réchauffer !
Matériau écologique disponible à profusion, la laine de mouton dispose de nombreux atouts qui la place comme une alternative sérieuse aux laines minérales.
Savez-vous que 80% du poids de la laine de mouton est dû à l’air qu’elle renferme ?
C’est cette structure aérée qui explique les avantages ci-dessous de la laine de mouton :
- Son indice de conductivité thermique oscille entre 0.035 et 0.050 ce qui le place dans le palmarès des meilleurs isolants !
- Sa structure aérée est très efficace pour qui veut s’isoler du bruit. C’est un excellent isolant phonique.
- C’est un régulateur naturel d’humidité. La laine de mouton peut absorber jusqu’à 30% de son poids en humidité et restituer cette dernière lorsque l’air est trop sec.
- C’est un isolant très efficace en climat humide car même mouillée la laine de mouton préserve toutes ses capacités isolantes.
- La laine est utilisée non-lavée, contribuant par conséquent à une énergie grise très faible, un sixième de celle des laines minérales !
- La laine de mouton est très souple et légère rendant facile sa mise en œuvre. Attachée à des chevrons pour les sous-pentes, simplement déroulée sur les surfaces planes ou soufflée en vrac pour combler les vides c’est un matériau qui s’adapte facilement à toutes les surfaces.
- Utilisé à l’état brut c’est un matériau totalement naturel qui n’émet aucun COV ni substances nuisibles.
- Le prix compétitif de ce matériau, de 5€ à 12€ le m² est un argument non négligeable. Là encore les prix fluctuent et varient, n’hésitez donc pas à comparer les différents fournisseurs entre eux.
Malgré des avantages certains la laine de mouton présente également les caractéristiques ci-dessous :
- La laine de mouton retarde naturellement le feu, elle ne brûle pas avant 560°C et ne fond pas. Cependant nombre de fabricants la traitent au sel de bore, mais Il est tout de même possible de l’exploiter à l’état brut sans aucun risque de feu.
- Un traitement est également conseillé pour tenir à distance les nuisibles. Le « Konservant », 100% naturel est communément employé à cet effet.
- Avis aux bricoleurs en quête de solutions entièrement naturelles, certains fabricants ajoutent du polyester à la laine de mouton. Il faut toujours bien détailler les fiches produit avant l’acte d’achat.
La mousse expansée Icynène
Il s’agit là d’un isolant qui nous vient tout droit d’un pays qui a l’habitude des températures extrêmes, le Canada ! Car si nous savons tous qu’au Canada le thermomètre descend fréquemment à -40°C en hiver, peu imaginent en revanche que les journées torrides à plus de 35°C ne sont pas exceptionnelles en été !
C’est ce grand écart des températures qui a poussé nos cousins d’outre-Atlantique à chercher des solutions isolantes les plus efficaces du monde. Regardons donc en détails une de leurs meilleures trouvailles en la matière : l’icynène
Dans les années 80 un ingénieur chimiste Gabe Farkas se donnait pour mission de trouver un remplaçant aux mousses isolantes communément utilisées en Amérique du Nord. En effet ces dernières réalisées à partir d’un dérivé de pétrole, bien que très isolantes, s’ avéraient nocives pour la santé. Non seulement elles étaient composées de formalhydes (composé toxique) mais elles dégageaient également des COV. Les recherches de Farkas ont abouti au remplacement de tout matériau nocif par de la résine de ricin, un arbuste issu des latitudes tropicales mais qui peut se cultiver un peu partout dans le monde.
Produit sans COV
Si toute la révolution écologique d’Icynène réside dans la résine de ricin, ce dernier composant ne représente que 1% du produit fini, le reste n’étant que de l’air. L’Icynène est donc constitué à 99% d’air, et c’est bien là le secret de sa capacité isolante hors du commun.
Une mousse expansée, composée d’air à 99%
Le produit isolant Icynène se présente sous forme liquide qu’un professionnel va littéralement projeter sur vos murs à l’aide d’un pistolet conçu spécialement pour cet effet. La pose de l’Icynène ne s’improvise pas, soufflée à 60°C elle ne se réalise qu’avec une combinaison digne d’un film de science-fiction. La mise en œuvre est très impressionnante mais la fumée dégagée n’est en fait que de la vapeur d’eau et l’attirail protecteur sert uniquement à protéger de la chaleur et éviter les brûlures. Aucun produit toxique ne vient troubler la fête.
Mise en oeuvre
Lors de sa mise en œuvre le liquide Icynène se transforme en mousse expansée qui calfeutre vos murs, comble les interstices, emplit les anfractuosités et bouche le moindre petit trou. Sa consistance le prête à isoler tout type de surface, combles, murs, sous-pentes, il peut même remplacer notre bon vieux mastique pour éradiquer les ponts thermiques autour des fenêtres.
En résumé, voici les gros avantages de l’Icynène :
- C’est un excellent isolant thermique tant contre le chaud que contre le froid. Les chiffres parlent d’eux-mêmes son coefficient ou indice de conductivité thermique est de 0.035 !
- Contrairement aux panneaux c’est une solution très efficace pour éliminer les ponts thermiques.
- Du fait de l’air qu’elle renferme, la mousse Icynène est naturellement : un excellent isolant phonique, une barrière contre le feu
- Il est hydrophobe.
- La mousse ne dégage aucun COV
- Elle est constituée à 100% de produits naturels, huile de ricin et rien d’autre. Cette dernière peut aussi être remplacée par de l’huile de soja.
- La mousse est très résistante et ne tasse pas avec le temps.
- C’est un matériau entièrement durable et recyclable.
- C’est un matériau qui ne demande aucun traitement contre les nuisibles car il ne contient aucune substances susceptibles de les intéresser.
- La résine de ricin est hautement expansible, de 1 à 100 en moins de 6 secondes. Ce qui a pour corollaire un faible impact carbone de son transport. Un seul camion peut transporter assez d’Icynène pour 38 maisons !
L’Icynène est un produit assez remarquable encore trop peu présent en France, seulement 3 distributeurs le commercialisent pour le moment.
Nous y voyons que des avantages à part peut-être le fait que le ricin ne se cultive pas encore en France ce qui empêche à Icynène d’être un produit entièrement locale, augmentant alors son énergie grise. Mais nous insistons sur le fait que l’huile utilisée ne représente qu’un pourcent de la masse de la mousse, ce qui réduit à pas grand-chose l’impact carbone de ce produit.
La ouate de cellulose en flocons et panneaux
C’est un isolant écologique très en vogue parmi les éco-constructeurs. Composé de fibres de bois et de papier il s’agit d’un agglomérat qui peut être issu en totalité de matériaux recyclés. A ces deux composants on ajoute du sel de bore afin de rendre l’isolant résistant à la moisissure, à l’assaut des insectes et des flammes.
Source sur bati-cites.fr : https://bati-cites.fr/
Bien que composé principalement de fibres de papier, la ouate de cellulose mélangée au sel de bore est totalement ininflammable, donc aucune crainte pour votre sécurité !
L’isolant à base de ouate de cellulose se présente sous deux formes. Soit vous optez pour des panneaux semi-rigides soit pour le matériau brut vendu en flocons.
On préconise les panneaux surtout pour l’isolation phonique des cloisons, et les flocons pour l’isolation thermique (mais phonique également) des murs, combles et sous-pentes. Les flocons se posent par soufflage, injection ou projection. Ces trois techniques ont l’avantage de combler le vide dans sa totalité, améliorant de surcroît la capacité isolante du produit en éliminant tout pont thermique. Par soufflage la matière est soufflée à sec, par injection elle est injectée sous vide, et par projection la ouate de cellulose est placée à l’état humide, sous forme de pâte de papier.
Pour résumer, récapitulons les plus et les moins de cet isolant. Les plus de ce produit sont nombreux, ce qui ont font la star des isolants écologiques :
- Il essentiellement composé de matériaux recyclés (papier journal principalement)
- Son empreinte carbone (ou énergie grise) est des plus faibles. C’est-à-dire que la consommation globale pour l’extraction de ses composants, sa fabrication, son installation et son recyclage sont très peu consommateurs en énergie.
- C’est un très bon isolant à la fois phonique et thermique
- Il est idéal pour tous les climats, toutes les saisons puisqu’il isole à la fois du froid et du chaud
- Il fait preuve d’une très grande inertie thermique. Pour faire simple les variations de températures mettent du temps à se faire ressentir. Par exemple, la chaleur de la journée n’est transmise à l’intérieur du bâtiment une fois la nuit tombée seulement, et la fraicheur de la nuit se diffuse à l’intérieur qu’après le levé du soleil.
- Traité au sel de bore il est totalement ininflammable et résistant aux insectes, à la moisissure et à l’humidité
Mais quelques petits bémols sont quand même à mentionner pour cet isolant :
- Le sel de bore rend très difficile son recyclage.
- Si vous avez choisi la pose de flocons, avec le temps ces derniers risquent de se tasser.
- Lors de sa mise en œuvre, veiller à bien vous protéger les voies respiratoires, l’inhalation de particules de cellulose peuvent être responsable d’inflammations pulmonaires.
- Veillez également à bien respecter la quantité de sel de bore recommandée, à haute dose ce produit se révèle toxique pour l’homme.